Plusieurs analyses du sous-sol guyanais ainsi que l’orpaillage sauvage qui y a cours depuis plusieurs années déjà ont fini par attirer l’attention des grands producteurs de métal jaune. Les studios Canal+ y ont d’ailleurs récemment consacré une série sobrement intitulée « Guyane ».
L’or de Guyane dans la ligne de mire des mastodontes du secteur
Récemment, les deux mastodontes du secteur : Newmont Mining et Barrick Gold tentent d’acheter le droit de sonder le sol guyanais à grands renforts de millions de dollars. Ils ne sont pas les premiers à s’être cassé les dents en tentant d’extraire les richesses détenues dans ce qui constitue le prolongement des gisements d’Afrique de l’ouest, depuis longtemps exploités.
L’or de Guyane a pour l’instant connu une exploitation parcellaire et seulement en surface, très loin donc de l’exploitation industrielle de la plupart des gisements du globe. Aussi, les chercheurs de la Société chimique de France sont convaincus que les réserves d’or de Guyane sont colossales et pour l’instant insondées.
Des velléités qui remontent à plusieurs décennies
A l’heure où l’or physique atteint des plus bas de six mois, il continue à attiser les convoitises. Il y a quelques décennies déjà, des entreprises telles que Rio Tinto et BHP Billiton avaient creusé les profondeurs du sol sud-américain. Ainsi, il était évident que le deuxième producteur mondial revienne tenter sa chance en s’associant cette fois-ci à un petit français du nom de Auplata, qui lui détient déjà quelques titres miniers lui permettant d’exploiter une partie infime de l’or de Guyane.
Plusieurs acteurs mais un même but
Newmont Mining est déjà actionnaire majoritaire de cette co-entreprise avec 51% des parts, l’entreprise serait encline à débourser 12 millions de dollars supplémentaires pour l’exploration de nouvelles zones. Outre son partenariat avec l’entreprise française, le géant américain s’est associé à une autre structure établie en Guyane et appelée Espérance. L’idée étant, à terme de détenir près de 70% des zones exploitables en investissant progressivement.
Barrick Gold, un autre géant du secteur minier mais canadien aurait fait une première approche plus timide en décembre 2017 par l’intermédiaire d’une plus petite société de taille plus modeste : Reunion Gold. Déjà associée à trois projets d’extraction, l’entreprise Barrick Gold aurait d’ores et déjà posé sept millions de dollars destinés à acquérir 15% de Reunion Gold et serait prête à en acheter plus.
L'opposition farouche des écologistes
Les associations écologiques voient évidemment cette convoitise d’un mauvais œil, elles qui surveillent déjà de près le projet Montagne d’Or. Pour rappel, celui-ci reste le projet d’extraction d’or de Guyane le plus développé et assuré par un producteur russe ainsi qu’une entreprise d’exploitation canadienne : respectivement Nordgold et Columbus Gold. Les techniques d’extraction de l’or de Guyane ne seraient pas différentes des autres pratiquées aux quatre coins du globe et nécessitent encore l’utilisation de cyanure, ce qui occasionnerait de nombreux dégâts environnementaux.
GreenPeace et World Wild Life (WWF) sont fermement opposées au projet comme elles le sont d’ailleurs déjà contre la montagne d’or, l’acteur Lambert Wilson s’est d’ailleurs fait leur porte-parole à l’occasion d’un récent déplacement en Guyane. Emmanuel Macron avait déjà affiché son soutien au projet lorsqu’il était encore ministre de l’économie, évidemment à mille lieux de la position assumée par Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique.