Déjà débuté en 2013, ce rapatriement s’est achevé aujourd’hui même, c’est ce qu’a annoncé la banque centrale allemande ou Bundesbank. La France n’était toutefois pas le seul pays concerné, les Etats-Unis ont aussi assisté à une opération similaire.
Ainsi ce sont 374 tonnes de métal jaune qui ont quitté les coffres de la Banque de France en direction de Francfort où sont situées les chambres fortes de la Bundesbank. A New York, ce sont 300 tonnes qui ont transité depuis la réserve fédérale. L’achèvement de cette opération colossale était prévu pour 2020, l’efficacité allemande n’a donc pas failli à sa réputation.
Il en aura quand même couté 7,7 millions d’euros à la banque centrale, dont moins de la moitié était destiné à l’acheminement des 11% du stock d’or allemand entreposé en France. Ce qui a permis à l’Allemagne de passer de 31% d’or stocké sur le territoire national en 2013 à 50%.
Francfort accueille désormais 1710 tonnes de la précieuse matière première, pourtant 1236 tonnes demeurent à New York, soit 36,6% du stock et 432 tonnes à Londres, l’équivalent de 12,6% de la réserve totale.
Ce stock colossal explique la place de second détenteur d’or mondial de l’Allemagne, qui vient se placer après les Etats-Unis. Le stock allemand représenterait 3378 tonnes ou 270000 lingots d’un poids d’approximativement 12 kilogrammes.
Le plus impressionnant dans cette accumulation de métal précieux est le chemin parcouru par nos voisins germaniques depuis le sortir de la seconde guerre mondiale. Pour rappel, tout leur stock avait été confisqué, ce qui les a forcé à le réapprovisionner à compter de 1951 pour parvenir aujourd’hui à 120 milliards d’euros de valeur.
Le stockage décentralisé de l’or est une pratique typiquement allemande qui vit le jour en pleine Guerre froide. La Bundesbank avait alors préféré protéger son or d’une potentielle invasion soviétique, illustrant à merveille le dicton « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Les deux places financières qu’étaient et que sont encore New York et Londres auraient été en capacité de monétiser cet or sur place si les choses tournaient mal.
Quant au métal jaune stocké en France, il s’agit en fait de la transformation en or physique des excédents de balance commerciale de l’Allemagne vis-à-vis de la France.
On peut se questionner sur la mise en œuvre d’une telle mesure, d’autant plus que seule la France a vu les stocks qu’elle entreposait entièrement vidés.