C’est l’objet de toutes les convoitises : un trésor nazi englouti depuis le début de la seconde guerre mondiale au large des côtes islandaises captive l’attention des chasseurs de trésor. Or, la recherche de ce trésor nécessite une accréditation qui n’est pas accessible au premier venu.
L’épave du SS Minden repose à 200 km au sud ouest des côtes islandaises et l’équipe britannique Advanced Marine Services (AMS) avait jusqu’à mardi 10 juillet, 22 heures précises pour s’en assurer. Depuis 72 heures, l’entreprise spécialisée s'est donc mise en quête du précieux trésor composé de plusieurs centaines de lingots d’or, pour un montant estimé à plus de 100 millions d’euros.
Cette histoire rocambolesque digne d’un film d’aventure a débuté il y a plus d’un an, précisément le 9 avril 2017 quand le vaisseau de recherches Seabed Constructor a été surpris par les gardes côtes islandais en train de mouiller au large de leurs côtes sans y avoir été autorisé. Ce bateau appartenait à l’entreprise privée AMS, qui ne disposait alors pas de l’autorisation nécessaire.
Une équipe était déjà en train de tenter de percer la coque du SS Minden, qui repose à pas moins de 3 600 mètres de fond. Coulé le 24 septembre 1939, le cargo nazi est réputé contenir un important trésor, c’est en tout cas ce qui aurait motivé son sabordage trois semaines après la déclaration de guerre entre l’Angleterre et la France d’un côté, et l’Allemagne de l’autre.
Arraisonné par le Calypso, un navire anglais l’équipage du SS Minden avait préféré se saborder – conformément aux ordres de l’état major allemand - plutôt que de laisser les britanniques mettre la main sur ce qui était stocké dans ses soutes. C’est en tout cas ce que rapporte le journal Iceland Monitor dans un article inspiré d’un livre d’un ancien professeur du University College de Londres, Michel Keith.
C’est ainsi qu’en avril 2017, l’équipage du Seabed Constructor est interrogé par les autorités islandaises et révèle être à la recherche d’un coffre situé dans la salle de courrier de l’épave du SS Minden. Ce magot serait constitué de quatre tonnes d’or rapportées d’Amérique du Sud et destinées à financer les débuts du conflit mondial.
L’affaire se corse quand l’équipage du Seabed Constructor se revendique « inventeur » du trésor (selon l’expression consacrée) tandis que les autorités islandaises leur interdisent de poursuivre les recherches sans une autorisation réglementaire. L’entreprise allemande Hapag-Lloyd a entretemps eu vent de l’affaire et s’est à son tour lancée dans la course en saisissant la justice. Pour l’anecdote, cette société a été créée en « recyclant » la société Norddeutscher Lloyd qui n’était autre que l’armateur du SS Minden. La justice a finalement donné raison à la société anglaise, qui a ainsi obtenu une autorisation de 72 heures de recherches. Le gouvernement islandais conserve lui, un droit de regard sur tout ce que l'équipage remontera à la surface.
L’équipage du Seabed Constructor a malheureusement joué de malchance et s'est heurté à de mauvaises conditions météo qui ont entravé les recherches et contraint les chercheurs de retourner à bord du Seabed Worker. Pour l'instant, aucune information n'a fuité quant à une éventuelle découverte mais d’autres autorisations seront délivrées avant la fin de l’année 2018 donc affaire à suivre..