L’annonce de cette découverte avait fait l’effet d’une bombe sur les places boursières internationales : l’épave d’un navire russe localisé le 15 juillet dernier était censé contenir 130 milliards de dollars en lingots et pièces d’or. Pourtant Shinil Group, l’entreprise coréenne auteure de la découverte ne semble plus certaine de ses assertions. Explications.
La prétendue cargaison du croiseur russe envoyé par le fond en mai 1905 au cours de la guerre russo-japonaise avait suscité l’émoi. Celui-ci s’était traduit par une multiplication par cinq de la valeur de l’action du groupe Jeil Steel. Cette flambée de l’action – dont le fondateur du groupe Shinil était actionnaire - est vite retombée face au rétropédalage de l’entreprise.
Le changement de ton est venu du directeur général du groupe, M. Choi Yong-seok qui s’est excusé en expliquant que son équipe n’avait pu s’assurer de la présence à bord du butin tant convoité, l’épave reposant par 400 mètres de fond. Celui-ci a par ailleurs ajouté que leurs assertions étaient fondées sur des coupures de presse ainsi que des documents dont la véracité restait à prouver.
Suite à cet imbroglio qui n’a pas manqué de susciter une polémique, le groupe lui-même a subi un remaniement de fond. Et ce, jusqu’au nom de celui-ci, devenu Shinil Maritime Technology Co. Au sujet des doutes quant à l’opportunisme de Shinil Group établi à Singapour et qui lance actuellement sa monnaie virtuelle, le directeur général de Shinil Maritime Technology Co a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une société différente.
Les deux sociétés ont toutefois été fondées par deux frères ce qui laisse de la place à l’interprétation. Ce cas de figure n’est pas nouveau et a déjà eu des répercussions plus importantes, en témoigne le cas de la bulle financière créée par la découverte de l’épave du Tsushima une dizaine d’années auparavant, un autre navire censé contenir d’importantes quantités de métal jaune.
L’information avait été rapidement démentie par des historiens qui ne voyaient alors aucune raison à ce qu’un croiseur qui faisait route vers Vladivostok ait pu transporter une telle cargaison, qui plus est en temps de guerre.