Après la baisse des cours, la demande pour l'or physique a littéralement explosé dans le monde, créant une vraie divergence entre l'or physique et papier sur le marché. Les fonds cotés en bourse (ETF) ont vu leurs réserves se réduire à vue d'œil pour atteindre les plus bas niveaux depuis 4 ans. Les investisseurs à court terme et les spéculateurs se sont tournés vers les actifs financiers alors que les investisseurs à long terme, particulièrement en Asie et au Moyen Orient, n'ont fait qu'acheter de l'or physique. La bourse de Shangai a atteint des records de volume d’échange en or physique et les primes ont quintuplé en Inde. Les primes sur l'or à Dubaï, la plus grosse place d’échange d’or au Moyen-Orient, ont été multipliés par 18 pour les vendeurs et acheteurs de grosses quantités.
La demande physique était presque aussi forte en occident. La US mint a vendu pour près de 210 000 de pièces d’une once en avril, le deuxième meilleur résultat depuis leur apparition en 1986 ce qui représente près de trois fois les ventes de mars. La production des Eagles de 1/10 ont dû être stoppées car la mine ne pouvait plus répondre à la demande. La British Royal Mint a triplé ses ventes de pièces bullion en Avril. Les stocks physiques dans les entrepôts des Comex, ont baissé à des niveaux jamais vu depuis 5 ans étant donné la demande des investisseurs pour les pièces et lingots.
La forte demande physique continue largement, contre- balançant les flux de sortie des ETF et aidant à établir le "double bottom" en dessous des prix de l'or. Le conseil mondial de l'or a annoncé que la demande physique en Asie va atteindre de nouveaux records au deuxième trimestre ; dans un même temps, les importations indiennes pourraient atteindre les 400 tonnes, 200% plus importants que l’année dernière. La Chine a importé aux alentours de 170 tonnes d’or en avril seulement et se positionne pour en acheter 880 tonnes en 2013, de même que l'Inde qui prévoit l’achat de 865 à 965 tonnes.
Ainsi, alors que les perspectives à court terme restent incertaines, au long terme elles sont solides. La guerre des devises et les mesure quantitatives continuent à entraîner la dévaluation des monnaies sur le sol américain et à l'étranger, ajoutant le risque d'une inflation au long terme. De plus, le problème de la dette européenne et la récession menacent de dissoudre l’euro. Les conflits géopolitique en Corée, au Moyen Orient et autres, concourt à saper la stabilité au moment où l'économie mondiale lutte pour la croissance. Cette bulle spéculative n'est pas près de s'arrêter. L'or, et plus particulièrement l'or physique, reste une valeur refuge malgré la correction d’avril.