OR
Sur le premier semestre 2014, l’or s’est échangé dans une fourchette assez réduite, entre 1 198 et 1 391 $ l’once. Au cours de ces six mois, il a enregistré un gain de 9%. Ce résultat positif n’a cependant pas réussi à faire sortir le métal jaune de sa tendance baissière. Les facteurs qui influencent les cours menacent de les faire baisser .
Depuis le début de l’année, la banque centrale américaine a acté la réduction de son programme de rachat de bons de 10 milliards de dollars par mois.
Ainsi, comme prévu, la FED est en train de mettre un terme à sa politique de quantitative easing pour la fin de l’année.
Cependant, le marché a assez peu réagi. Alors que le dollar est très peu cher, cette tendance devrait changer. Le ton conciliant de Janet Yellen et l’affirmation que les taux d’intérêt ne vont pas être augmentés pour l’instant ont favorisé les cours de l’or.
Le développement économique aux Etats-Unis va être scruté dans les mois à venir, ce qui déterminera notamment la politique de taux d’intérêt de la FED.
Après les débuts difficiles de l’économie américaine sur le premier semestre, le marché s’attend à enregistrer une hausse du PIB, ce qui devrait renforcer le dollar au détriment de l’or.
Cette tendance devrait contribuer à renforcer le point de vue négatif des investisseurs concernant l’or.
Après une légère hausse des stocks des ETFs plus tôt dans l’année, comme attendu, la deuxième partie du premier semestre 2014 a vu de gros flux de sortie. Cependant, la vitesse et les volumes ont été inférieurs par rapport à l’année précédente.
Le statut de l’or en tant que valeur refuge a été mis à rude épreuve en début d’année, les investisseurs ont préféré se tourner vers des actifs plus risqués et plus rentables à court terme.
Les tensions géopolitiques en Crimée ou en Iraq n’ont pas forcément conduit à redonner son statut de valeur refuge à l’or comme cela s’était produit durant la crise financière. Ces facteurs ont influencé de manière temporaire les cours du métal contrairement aux risques économiques et financiers. Après les Etats-Unis, les perspectives économiques pour l ‘Europe sont plus favorables.
Ainsi, dans les mois à venir, on s’attend à une réduction des stocks des ETFs. Cependant, au niveau de l’approvisionnement, il devrait y avoir moins d’impact que l’année dernière. Cela est accompagné d’une demande en Asie qui est relativement prudente, avec des primes qui ont donc été réduites. En 2013, les flux de sortie des ETFs avaient été absorbés par la demande très forte en provenance de Chine et d’Inde. Aujourd‘hui, les coffres forts sont pleins et la demande n’arrive pas à absorber les surplus, alors que la demande est plus faible.
Malgré tout, la Chine reste le premier consommateur mondial et l’Inde numéro 2. Suite aux élections récentes en Inde, les barrières à l’importation qui avaient été mises en place pour limiter l’achat d’or et le déficit commercial du pays devraient être assouplies. Malgré la période des mariages qui approche, la demande va rester artificiellement basse à cause des lois actuelles. Dans la deuxième partie de l’année, la demande devrait se renforcer grâce aux évènements ponctuels.
Le premier trimestre a montré que les banques centrales, contre toute attente, devraient être acheteuses en 2014 et surpasser la demande de 2013.
En ce qui concerne l’approvisionnement secondaire, avec des prix au-dessus de 1 300 $ l’once, des mouvements de vente ont été observés.
Fondamentalement, l’or s’est stabilisé sur cette première partie d’année. Sur la seconde moitié, on s’attend à une plus grande volatilité des cours. Les différents facteurs qui influencent les prix semblent plus modérés. Ainsi, les prix ne devraient pas varier énormément. Les prévisions laissent entrevoir des prix allant de 1 175 $ l’once à 1 390 $ l’once au plus avec une moyenne de 1 290 $ l’once.
ARGENT
De même que l’or, l’argent a retrouvé un peu d'éclat en ce début d’année avec une progression de 8%. Le métal a été supporté par une augmentation de l'intérêt des investisseurs et l’augmentation conséquente des stocks des ETFs. Alors que l’or a enregistré de gros flux de sortie l’année dernière, on ne prévoit pas de situation similaire pour l’argent d’ici les prochains mois. On s’attend plutôt à ce que les stocks restent stables. Les pièces d’investissement et les lingots pourraient gagner en popularité sur la seconde partie de l’année.
Après les mauvaises performances du métal gris par rapport à l’or sur la période de février à mai (le ratio est passé de 60,30 à 67,50), les experts s’attendent à ce que le ratio or/argent se stabilise aux alentours de 58,25 et voir l’argent avoir de meilleurs performances que l’or.
Si la crise de la dette des pays européens devait revenir au premier plan, le statut de valeur refuge pourrait redevenir d’actualité et supporter les cours.
En prenant en compte la reprise économique mondiale, on s’attend à une augmentation de la demande industrielle. Le déficit global de métal qui a été mis en lumière dans un rapport de 2014, ne devrait pas influencer les cours sachant que les stocks disponibles sont encore conséquents.
Les positions spéculatives ont poussé les prix en-dessous de 19 $ l’once sur les six premiers mois.
Suite aux positions courtes, les prix se situent aux alentours de 21 $ l’once, les niveaux au-dessus des 22 $ vont probablement déclencher des prix de couverture et limiter les gains.
Des niveaux en-dessous des 19 $ l’once ont montré qu’ils étaient un bon prix d’appel, par rapport à la première partie d’année, on voit des prix sur les prochains mois plus élevés.
La fourchette devrait osciller entre 18,50 $ l’once et 24,50 $ l’once avec une moyenne à 20,80 $ l’once.