Marché monétaire : le défaut de paiement des états
L’augmentation colossale de la dette des états depuis le début de la crise du Covid devient le principal risque pour l’économie mondiale. Les demandes de report d’échéance se multiplient car les états n’arrivent plus à collecter, ou à augmenter les impôts pour faire face à leurs dépenses sociales et aux intérêts de leurs dettes.
Un défaut de paiement signifie qu’une unité économique ne peut plus payer ce qu’elle doit à ses créanciers : intérêt et principal. Pour les états, les créanciers peuvent être divers : marchés des capitaux (bourses), banques privées ou fond institutionnel (tel que le Fonds Monétaire International ; FMI).
Cependant, un pays ne peut pas être totalement en défaut. Tout est mis en œuvre pour que de nouveaux plans de remboursement et des repoussements d’échéances soient mis en place.
Il y a plusieurs manières pour qu’un pays soit déclaré en défaut de paiement : il se déclare lui même et annonce ne plus pouvoir rembourser sa dette, une agence spécialisé déclare le pays en défaut suivant des calculs savants.
Un pays qui est déclaré en défaut de paiement se voit directement banni des marchés financiers ; pourtant sa principal source de financement. Alors, il est obligé de se tourner vers les grandes institutions mondiales. Quoiqu’il en soit, le pays se retrouve ostracisé ; il subit des pressions commerciales. Les créanciers ont le droit de saisir les actifs du pays comme indemnisation. De plus, dans les années qui suivent ce défaut, plus personne ne voudra prêter au pays à moins d’imposer des taux d’intérêts élevés.
L’exemple du Mexique depuis les années 1980.
Le défaut de paiement d’un état peut avoir des répercussions importantes, être le signe annonciateur ou déclencher une crise économique mondiale.
En 1982, le Mexique s’est déclaré en défaut de paiement. Pourtant, la décennie qui précéda permit à ce pays de connaître une expansion économique sans précédent dans son histoire. Il connut un taux de croissance allant jusqu’à 10% par an. Les banques prêtaient de l’argent facilement et la dette du pays fut multipliée par 13.
Appuyé par les grandes institutions mondiales, cet endettement est encouragé et conforté. Tous les rapports d’analystes vantent les mérites de la croissance du Mexique et poussent à plus d’endettement.
En aout 1982, il ne reste plus que 180 millions de dollars dans les caisses de l’état, alors que l’échéance de la dette est à 300 millions. Se tournant vers le FMI, l’état mexicain se retrouve à devoir faire face à des contres partis très lourdes qui enfonce un peu plus le pays dans la récession pendant les années 80.
Afin de résoudre cette impasse, il fut décidé de dévaluer brutalement le peso mexicain (MXN) par 2 face aux autres monnaies. Cela eu des conséquences désastreuses sur l’économie du pays.
Pendant 10 ans, le pays resta figé. La situation évolua en 1994 quand le peso mexicain connu une nouvelle dévaluation. La valeur du peso mexicain fut encore une fois divisée par 2 face aux autres monnaies.
Les problèmes du Mexique n’ont jamais vraiment été résolus. Cela fait plus de 30 ans, que ce pays est dans une détresse économique. Sans pour autant s’aggraver, la stabilisation de l’économie du pays se fait par une dépréciation continuelle de sa monnaie ; conséquence d’une augmentation de sa masse monétaire. Cette augmentation encourage les exportations du pays ; mais décourage l’investissement extérieur.
Exemple parmi tant d’autres, Il nous indique le chemin que prennent les économies occidentales pour les prochaines années. En effet, tous les pays ont connu un creusement de leurs dettes ces dernières années et le recours à l’assouplissement monétaire semble l’unique solution.
C’est pour cela que nous avons mis en parallèle, la base monétaire de la Reserve Fédéral Américain (FED) et la courbe du taux de change de l’USD avec avec le peso mexicain pour illustrer cet article.
Par Mathieu Amacher
Mathieu AMACHER est un fin connaisseur du marché de l’Or. Après des études supérieures en France et à l’étranger, très tôt, il saisit la véritable nature de l’Or dans l’économie et les enjeux géopolitiques de sa possession. Matière divine, symbole de pureté, il décide de consacrer sa carrière à cette quête de vérité et de justice ; à ce métal dont la couleur nous rappelle le reflet de l’astre qui nous éclaire. Son but est d’instruire pour que la prospérité et la joie soient le destin de chacun.