L'or est depuis toujours considéré comme LA valeur refuge par excellence. Ce métal précieux ne connait pas la crise et encore moins celle du Covid : la demande physique n'a jamais été aussi forte qu'en 2021 et surtout au quatrième trimestre puisqu'elle constitue historiquement la parade idéale à l'inflation galopante que nous connaissons depuis lors.
4021 tonnes est le chiffre vertigineux tout confondu de la demande mondiale atteint en 2021 : bijoux, pièces, lingots ou encore high-tech. Les banques centrales se sont ainsi vues acheter 82% d'or en plus par rapport à l'année précédente, soit l'équivalent de 463 tonnes.
C'est principalement grâce à l'Inde et à la Chine, deux immenses pays paralysés par la crise sanitaire qui rattrapent désormais le temps perdu : les mariages en Inde et les festivités du nouvel An Lunaire en Chine sont deux événements planétaires friands d'or.
Les cérémonies de mariage reportées jusqu'alors ont repris. Les familles indiennes en profitent toujours pour mettre une partie de leurs économies à l'abri en les changeant en bijoux (bagues, colliers et bracelets) et autres objets en or. Quant aux Chinois, ils célèbrent la fête la plus importante de leur calendrier en achetant des produits en or. Le Conseil Mondial de l'Or (CMO) considère que la reprise de ces activités est l'un des facteurs clés à l'origine de cette demande exceptionnelle d'or.
Le secteur technologique ne connait pas non plus la crise et a un besoin croissant d'or pour fabriquer les composants de nos téléphones portables et autres tablettes ou ordinateurs : une augmentation de 9% pour atteindre 330 tonnes. Il est à noter toutefois qu'au dernier trimestre 2021 les achats nets des banques centrales ont chuté à 48 tonnes seulement, le plus faible niveau depuis fin 2010, juste après la crise financière. Une désaffection qui rejaillit systématiquement sur le cours de l'once d'or.
Seuls les titres financiers cotés indexés sur le cours du métal jaune (les EFT) se sont vus dégringoler, principalement aux États-Unis ce qui constitue une alerte à ce marché manquant parfois de clarté et qui montre un important niveau d'incertitude sur l’état de l’économie mondiale, la récente révision à la baisse des prévisions de croissance et sur l'augmentation de l'inflation qui persiste.