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Qui épargne le plus en or et pourquoi ?

Le 02/04/2025 par La rédaction Godot & Fils

L'épargne en or est une pratique qui perdure à travers les âges et les cultures. L’épargne en or est souvent perçue comme une valeur refuge, notamment en période d'incertitude économique. Par ailleurs, l’épargne en or est souvent appréciée pour sa déconnexion avec le système bancaire, qui est régulièrement menacé par des crises diverses. Cependant, l'attrait pour l'or varie selon les catégories de population, les professions et les pays qui affichent des réserves d’or différentes.  

En 2024, l’investissement en pièces et en lingots représentait plus de 25 % de la demande mondiale d’or. Mais à qui s’adresse l’épargne en or ? Et quand et pourquoi épargner en or ? Cet article explore les différentes pratiques d’épargne en or selon les pays, l’âge, les revenus ou encore la profession qui peuvent vous correspondre.  

SOMMAIRE DE L'ARTICLE : 

 

L’épargne en or, quelles motivations  ? 

 

L’épargne en or peut avoir plusieurs justifications : 

  • Une volonté de sortir du système bancaire sans conserver des billets qui perdraient de la valeur à long terme.  
  • Une volonté de diversifier son patrimoine en détenant un actif sans contrepartie (sans risque de faillite). L’or peut également être perçu comme un bon moyen de faire fructifier son patrimoine sans difficulté technique particulière.  
  • L’épargne en or est aussi un moyen de détenir un patrimoine « tangible », qui symbolise à la fois l’idée d’une transmission familiale et d’une valeur stable pour se « protéger ».  

D’après un sondage réalisé en 2019 par le World Gold Council, « l'or est un choix d'investissement courant – il s'agit du troisième investissement le plus régulièrement acheté, avec 46 % des investisseurs particuliers dans le monde optant pour des produits en or, juste derrière les comptes d'épargne (78 %) et l'assurance-vie (54 %). En ce qui concerne la joaillerie, l'enquête montre que 56 % des consommateurs ont acheté des bijoux en or fin, contre 34 % qui ont acheté des bijoux en platine ». 

De plus, « un tiers (38 %) des investisseurs particuliers n'ont jamais acheté d'or par le passé mais sont ouverts à cette possibilité ». En outre, l’or bénéficie d’un fort capital de confiance auprès des investisseurs particuliers. En effet, 67 % des investisseurs considèrent l’or comme une protection efficace contre l’inflation et les fluctuations monétaires, et 61 % d’entre eux font davantage confiance à l’or qu’aux devises fiduciaires.  

Les caractéristiques financières de l’or 

 

L’or a des caractéristiques financières uniques qui correspondent plus ou moins au profil des investisseurs. En effet, contrairement aux autres actifs, l’or n’est pas soumis au risque de faillite. De plus, l’or offre une bonne performance (autour de 7 % par an depuis 1970) tout en ayant une instabilité relativement faible (avec une volatilité souvent comprise entre 10 % et 15 %). Par conséquent, l’or est souvent recommandé comme un actif central dans un portefeuille. La plupart des gérants s’accordent pour conseiller une part d’or en portefeuille comprise entre 5 % jusqu’à 15 %.  

Néanmoins, l’or présente aussi quelques inconvénients comme l’absence de rendement ou la contrainte d’un stockage sécurisé. Contrairement à un placement immobilier qui verse un loyer ou une action qui verse un dividende, l’or ne fournit aucun rendement.  

Par conséquent, l’or doit idéalement s’adresser : 

  • AUX PERSONNES N’AYANT PAS BESOIN DE TIRER DE REVENUS DIRECTS DE LEUR INVESTISSEMENT. L’absence de rendement limite les acheteurs potentiels aux investisseurs ayant suffisamment de liquidités en portefeuille.  
  • AUX PERSONNES EN CAPACITÉ DE PLACER SUR UN HORIZON DE TEMPS PLUTÔT LONG pour profiter des performances cumulées. 
  • AUX PERSONNES CHERCHANT À DIVERSIFIER LEUR PATRIMOINE sur un actif tangible et ainsi neutraliser une partie de leur capital.  

De ce fait, l’or peut paraître moins pertinent pour les personnes ayant moins de patrimoine ou un besoin de revenus immédiat. Pourtant, les pièces de collection permettent de s’exposer à l’or dès quelques centaines d’euros, et l’utilité d’épargner en or est souvent négligée…  

 

Quelle est la part de l'épargne en or ? 

 

En France en 2020, le patrimoine financier des ménages (hors produits de taux) représentait seulement 13 % du patrimoine total. Dans cette même catégorie, nous pouvons estimer que l’épargne en or représentait probablement quelques pourcents au plus. En revanche, le patrimoine des français reste largement exposé à l’immobilier, avec plus de 60 % de part du patrimoine représenté.  

 

Source : epargne-des-menages.pdf 

 

L’épargne en or varie selon l'âge 

 

L'âge est un facteur déterminant dans les habitudes d'épargne. En effet, à mesure que l'âge avance, la capacité d'épargne augmente. D’après la Banque de France, les individus âgés de 30 à 39 ans épargnent en moyenne 8,9 % de leur revenu disponible brut, soit 2 345 euros par an. Ce taux passe à 11,3 % (3 239 euros) pour les 40-49 ans, puis à 17,8 % (5 893 euros) pour les 50-59 ans. Les personnes de 60 à 69 ans affichent un taux d'épargne de 17,9 %, correspondant à 5 935 euros annuels. ​Les populations âgées épargnent donc près de deux fois plus que les populations jeunes.  

 

Source : epargne-des-menages.pdf

 

Ce différentiel d’épargne se retrouve dans la demande d’or. Les individus plus âgés, recherchant des placements sûrs pour sécuriser leur patrimoine, sont plus enclins à investir dans l'or. Mais contrairement à l’idée reçue, investir jeune peut aussi avoir ses avantages. La détention de l’or sur une longue période permet effectivement de profiter de meilleures performances, et l’épargne en or est accessible dès quelques centaines d’euros. 

 

L'épargne selon les professions 

 

Les catégories socioprofessionnelles influencent également les comportements d'épargne. Les non-salariés, tels que les artisans et les commerçants, présentent des taux d'épargne supérieurs à ceux des salariés. Cette différence s'explique par la nécessité pour ces professions de se prémunir contre les aléas professionnels et l'absence de certains dispositifs de protection sociale. Ce comportement peut également se répercuter sur des investissements comme l’or, qui peut servir de valeur sûre.  

En France, le taux de détention d'épargne logement varie selon la catégorie socioprofessionnelle (CSP) de la personne de référence du ménage. Par exemple, environ 60 % des ménages dont la personne de référence est agriculteur détiennent un plan d'épargne logement (PEL). Bien que ces données concernent l'épargne logement, elles illustrent des tendances potentielles en matière d'épargne en or : les professions indépendantes pouvant rechercher des placements tangibles et sécurisés comme l'or. 

L’épargne montre donc avant tout une volonté de préparer l’avenir, et dans une certaine mesure, de le sécuriser à travers des actifs comme l’or. L’or est ainsi un moyen pour beaucoup de ménages d’associer épargne et sécurité à long terme.  

Les réserves en or selon les pays 

 

Contrairement à l’idée selon laquelle les stocks d’or seraient principalement détenus par des banques centrales, la plupart des stocks d’or sont en réalité détenus à titre privé dans le monde. En outre, les pays détenant le plus d’or par habitant sont la Suisse, l’Italie, l’Allemagne et la France, suivi enfin par les Etats-Unis. Cette détention d’or est le fruit d’un héritage historique, mais aussi culturel.  

Ce classement dans la détention d’or se retrouve dans les taux d'épargne, qui varient significativement d'un pays à l'autre. En 2020, la France affichait un taux d'épargne brute de 20,6 % du revenu disponible, tandis que la Suisse présentait un taux d'épargne nette de 22,1 %. Un taux d’épargne élevé, comme c’est le cas pour de nombreux pays européens, est donc propice à l’investissement en or.  

 

TOP 10 DES PAYS AVEC LES PLUS GRANDES RÉSERVES D’OR OFFICIELLES – 2024. Source : Central Banks Gold Reserves by Country | World Gold Council 

Malgré tout, certains pays ont montré une propension plus élevée à l'épargne en or pour des raisons culturelles. Par exemple, en Inde, l'or occupe une place centrale dans la culture et l'économie, servant à la fois de bijou et de réserve de valeur. En effet, les ménages indiens détiennent l'une des plus grandes réserves d'or au monde.  

En Chine également, l'or est traditionnellement perçu comme un investissement sûr, et la demande a augmenté avec la croissance économique du pays.​ Dans les pays occidentaux, l'épargne en or est souvent associée à des périodes d'incertitude économique ou de forte inflation. Les investisseurs se tournent vers l'or pour diversifier leur portefeuille et se protéger contre les fluctuations des marchés financiers.​ 

Qui sont les épargnants réticents ? 

 

Bien que l’or jouisse d’une grande crédibilité auprès de ses détenteurs, une frange d’investisseurs potentiels exprime une certaine méfiance. Parmi ceux qui n'ont jamais acheté d'or mais qui envisagent de le faire, 48 % des investisseurs potentiels et 28 % des acheteurs de bijoux citent le manque de confiance comme un frein majeur. Cette méfiance peut s’expliquer par plusieurs facteurs : la crainte des contrefaçons (pièces et lingots falsifiés), le doute sur la pureté des produits ou encore un scepticisme vis-à-vis de certains revendeurs.  

En outre, il faut souligner que l’accès à l’or est surtout concentré dans les grandes villes, où les boutiques bénéficient d’une meilleure liquidité. De manière analogue, les populations en périphérie des villes ou dans les zones rurales n’ont quasiment aucun accès proche à l’or. Ce déficit de commerce d’or implique qu’une partie de la population n’a pas pour habitude, ni pour possibilité, d’épargner en or.  

Contrairement aux idées reçues, les milléniaux ont une perception similaire à celle des générations plus âgées. Cependant, la génération Z, plus jeune encore, manifeste des réticences spécifiques, particulièrement visibles sur le marché chinois de la joaillerie. En Chine, seulement 40 % des acheteurs potentiels âgés de 18 à 24 ans pensent que l’or est un bon support, contre 88 % des personnes âgées de 55 à 65 ans. Cette différence souligne un changement de perception, qui pourrait s’expliquer par une évolution des goûts et des références culturelles. Là où certains craignent le remplacement de l’or par les cryptomonnaies, des différences persistent malgré tout. L’industrie aurifère doit donc moderniser son approche pour séduire ce public jeune et dynamique. 

Mais l’or pâtit surtout d’un manque de compréhension. Deux tiers (66 %) des acheteurs potentiels déclarent ne pas avoir les connaissances suffisantes pour investir dans l’or. Pour combler ce vide, il est crucial d'intensifier la communication via des campagnes d’information sur la télévision, la presse et les réseaux sociaux. L’éducation autour des avantages de l’or doit être renforcée pour démontrer son rôle protecteur dans la gestion de patrimoine.  

Conclusion 

 

L’épargne en or est une pratique répandue mondialement et dans la plupart des catégories de population. Pourtant, ce mode d’épargne est loin de dominer la scène financière. L’or offre cependant de nombreux avantages : diversification, sûreté, transmission… L’épargne en or semble d’abord s’adresser aux ménages disposant déjà d’un patrimoine suffisant.  

L’or est pourtant accessible à tous les niveaux d’épargne, à tous les âges et à toutes les professions. Il répond à un besoin de sécuriser l’avenir. Malgré tout, la facilité d’accès à l’or n’est pas la même sur tout le territoire et la mauvaise connaissance de ce métal implique un véritable plafond de verre chez une partie de la population.  

En clair, l'épargne en or est influencée par une multitude de facteurs, allant de l'âge et de la profession des individus à des considérations culturelles et économiques propres à chaque pays. Les tendances générales suggèrent que l'or reste une composante importante de la stratégie d'épargne pour de nombreux individus à travers le monde…. Et malgré de nombreuses idées reçues, l’or est partout ! 


Par La rédaction Godot & Fils

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