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Louis d'Or : histoire de la monnaie au tournant industriel

Le 25/05/2022 par David Knoblauch dans "Numismatique"

Aujourd’hui, nous allons parler d’une des principales révolutions dans l’histoire monétaire, c’est celle du passage d’une production artisanale à une production industrielle de la monnaie. Pour la France, cette révolution va avoir lieu à la toute fin du règne de Louis XIII et accompagnera la création d’une nouvelle monnaie, le Louis d’or.

 

Depuis l’antiquité, la principale technique de frappe utilisée est la frappe au marteau. On l’appelle ainsi, puisque l’énergie provoquée par le marteau sur le coin monétaire supérieur va imprimer en relief le flan monétaire et donner naissance à la monnaie.

 

Si cette technique est très populaire, elle est néanmoins source d’une qualité de frappe irrégulière. En effet, la qualité de la frappe est conditionnée par la force de frappe du monnayeur. Et un flan mal positionné affectera la qualité de la pièce. D’autant plus qu’à partir de la Renaissance, on commence à frapper de grosses pièces en argent qui ne sont plus adaptés à la frappe au marteau. Et ces mêmes pièces sont d’ailleurs souvent rognées, c’est-à-dire que l’on va gratter ou limer le pourtour d’une monnaie afin de récupérer un peu de métal. C’est tout ce qui va inciter à trouver d’autres techniques pour optimiser la production monétaire.

 

Au XVème siècle, est mis au point une nouvelle machine en Allemagne qui sera importée en France et testée dès 1551. Cette nouvelle machine, c’est le balancier qui se présente comme une presse qui agit par percussion du flan par les coins monétaires et prolongés dans leurs extrémités par deux lourdes boules de plomb. Mais il faudra attendre encore 100 ans, à la fin du règne de Louis XIII, et après quelques améliorations, pour que la frappe au balancier se généralise.

 

Pour accompagner ce changement majeur dans la production monétaire, Jean Warin va être choisi pour orner la nouvelle monnaie qui va être frappée au balancier, le Louis d’or.

 

On l’appelle ainsi, tout simplement parce que cette pièce représente le roi qui la vue naître, Louis XIII. Et par rapport à l’écu d’or, qui est la pièce qui circule jusqu’alors, Louis XIII décide surtout d’abaisser le titre de sa nouvelle pièce à 917 millièmes au lieu de 958 millièmes.

 

Ce choix s’explique par la volonté de refondre les pièces étrangères qui circulent alors en grande quantité dans le royaume de France. Et la principale monnaie que l’on retrouve dans le royaume de France à cette époque est la pistole espagnole, d’un titre de 917 millième d’or pur.

En créant sa nouvelle monnaie portant le même titre en or que les pistoles espagnoles, le roi  n’a besoin que de refondre ces espèces étrangères pour produire sa nouvelle monnaie. Cela lui permet une refonte générale et rapide des monnaies à moindres frais.

 

Le mouvement enclenché sous Louis XIII ne se verra supplanté que 200 ans plus tard, par une autre révolution, celle de la vapeur et l’arrivée de la frappe au levier. La Révolution, cette fois-ci française, balayera avec elle toute influence royale et le Louis d’or n’y échappera pas. Malgré son abandon et la création du franc germinal mise en place par Bonaparte, le terme « Louis », restera en usage pour désigner la pièce de 20 francs-or jusqu’à la Première Guerre mondiale.

 


Par David Knoblauch

Depuis plus de 10 ans, David Knoblauch exerce son métier de numismate au sein de diverses enseignes prestigieuses en passant par Paris, Grenoble et Annecy. Il se spécialise en obtenant un Master de Numismatique Médiévale à l’École Pratique des Hautes Études à la Sorbonne, sous la direction de Marc Bompaire. Il exerce actuellement à l'agence principale Godot&Fils située au 26 rue Vivienne 75002 Paris. En 2021, il devient expert auprès de la CEA (Compagnie d'Expertise en Antiquités et Objets d'Arts) et membre de la CEDEA (Confédération Européenne des Experts d'Art).


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