Les spécificités de l’or et de l’argent

Une analyse est simple, que l'on soit sur le marché de l’or comme celui de l’argent : la production actuelle ne couvre absolument pas les besoins planétaires. C'est à travers ce postulat de base que l'on peut conclure que la rareté est l'un des principaux facteurs qui régule les achats d’or ou d’argent. Pour l’or, la production mondiale s’élève actuellement à 2 400 tonnes par an. Ce chiffre équivaut à 2% de la production totale d’or réalisée depuis la nuit des temps. D'ailleurs, cette dernière est estimée à 150 000 tonnes environ.

Par conséquent, la quantité annuelle produite, bien qu'importante, reste encore trop faible. Il faut dire que la demande est évaluée à 3 000 tonnes/an. Avec un simple calcul, il apparait alors que le manque avoisine les 20% ! D’après les constats et les prévisions, ce déficit offre/demande va continuellement augmenter. En effet, il s’avère que le stock d’or à extraire est très logiquement en diminution. Des études montrant qu'il ne reste pas plus de 100 000 tonnes encore exploitable.  On ne dispose pas non plus d’un substitut connu à ce jour. Pourtant, la demande reste croissante d'autant que de nouveaux acteurs économiques (notamment en Asie) se placent sur l'échiquier mondial. Ajoutez à cela la crise financière qui pousse les investisseurs à se tourner vers cette valeur refuge et vous comprenez alors que le prix de l'or n'est pas voué à baisser dans les années à venir.

Du côté du l'argent, la production avoisine les 20 000 tonnes par an. Comparée à la demande, on parle ici d'un déficit avoisinant les 23%. Cependant, cet écart est quelque peu comblé par la quantité d’argent issu du marché secondaire, autrement dit le recyclage. Si pour l’or ce phénomène est encore peu développé, pour l’argent il est beaucoup plus courant. Cela explique pourquoi l’argent n’est pas encore considéré, au même degré que l’or, comme étant une ressource particulièrement rare. Cette conjoncture, permet une meilleure circulation de l'argent et entraîne très logiquement des prix moins importants. En effet, avec le recyclage qui peut atteindre les 6 000 tonnes manquantes, l’argent reste un produit d'épargne très abordable pour les investisseurs particuliers. D'ailleurs, la démocratisation de l'argent d'investissement est un fait de plus en plus répandu et assez nouveau. Auparavant, il était surtout destiné au secteur photographique. Dans ce domaine, les besoins atteignaient les 5 600 tonnes par an. Avec le développement de l’électronique, la structure de la demande a quelque peu changé Actuellement, si l'électronique occupe un rôle important, c’est toujours la bijouterie qui a le plus besoin de ce métal. En cinq ans, la consommation d’argent, dans ce secteur, est passée de 6 000 à 10 000 tonnes. Par ailleurs, l’argent est également prisé dans le domaine biomédical et dans les piles à combustibles. Les estimations affichent un besoin pouvant approcher, voire dépasser les 40 000 tonnes vers 2020. Certes, l’argent constitue une ressource limitée, tout comme l’or. Cependant, il est plus facilement remplaçable par d’autres alliages. Pour cette raison et malgré les statistiques, son cours ne s’alignera pas sur celui de l’or. Du moins pas tant que ce métal ne sera pas considéré comme aussi rare.

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