L’Afrique a-t-il un rôle à jouer dans le cours de l’or ?

Le cours de l’or ne cesse de continuer son ascension. Cette situation est le fruit de nombreuses raisons dont le déséquilibre entre l’offre et la demande. Serait-il possible que l’Afrique ait aussi un rôle à jouer dans tout cela ? Cela est très probable. L’Afrique renferme quelques pays producteurs d’or dont le plus important n’est autre que l’Afrique du Sud. Celui-ci produit près de 300 tonnes par an et fait partie de ces principaux pays producteurs d’or dans le monde. Sur le continent, il est suivi du Ghana et ses 75 tonnes, de la Tanzanie et du Mali avec leurs 50 tonnes chacun, du Zimbabwe, de la Guinée et de la République démocratique du Congo. En fait, plus de 34 pays africains produisent actuellement de l’or. Ensemble, ceux-ci réalisent près de 600 tonnes d’or chaque année. Il s’agit là du quart de la production d’or dans le monde. Par ailleurs, l’Afrique possède la moitié des réserves d’or identifiées. Pour toutes ces raisons, il n’est pas étonnant que les entreprises d’extraction très développées convoitent autant ce continent et ses trésors enfouis. Elles sont d’autant plus intéressées par l’Afrique vu que la part des recettes d’exploitation dédiée aux États concernés est minorée. Au mieux, elle atteint les 20% mais dans certains pays, comme au Botswana, cette part n’existe même pas.

En outre, la main d’œuvre en Afrique est plus qu’abordable pour ces multinationales. Les normes environnementales sont très peu contraignantes, voire même inappliquées. Par conséquent, la marge de bénéfice de ces entreprises occidentales est très élevée en Afrique. Il est ainsi évident que l’exploitation de l’or en Afrique dispose d’enjeux socio-économiques très profitables pour ces grandes compagnies minières. Pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest en particulier, les investissements étrangers dans le secteur aurifère ne cessent de se multiplier, surtout avec la hausse du cours de l’or ces dernières années.

L’Afrique reste un continent stratégique en ce qui concerne l’or. Voilà pourquoi les compagnies Barrick Gold, AngloGold et Newmont Mining sont omniprésentes sur le continent. Ces trois compagnies proposent l’or extrait à des grandes banques commerciales telles que le Société Générale, l’Union des Banques Suisses, la J P Morgan ou encore la Royal Bank of Canada. Ces dernières avancent même des fonds à ces multinationales pour les financer dans leur exploitation industrielle de l’or. Il s’agit d’un placement des plus rentables autant pour ces banques que pour les actionnaires. Et vu que le prix de l’or ne cesse d’augmenter, la position de ce métal jaune en tant que valeur refuge ne fait que se confirmer davantage.  L’or dispose d’ailleurs d’un bel avenir dans ce sens. Outre l’extraction de l’or africain de manière intensive et sans avantages considérables pour le continent et ses habitants, il subsiste également des problèmes sociaux et environnementaux très graves. En effet, dans la plupart des pays africains comme la Tanzanie, le Ghana et dans les communautés de Sadiola, il est connu que les multinationales polluent considérablement l’environnement. Intoxications au cyanure, eaux polluées, absences de normes de sécurité ou encore déplacement des populations locales, nombreux sont les ravages et les conséquences de l’extraction de l’or dans ces parties de l’Afrique.

Un rapport américain a même sorti un montant de 55 milliards de dollars pour tout restaurer. Les analystes craignent même que l’or de l’Afrique devienne une source de financement des mouvements armés ou une solution idéale au blanchiment d’argent dans le monde.

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