Essor des pièces d'or : du bassin méditerranéen au reste du monde
La Grèce a longtemps eu le recours aux monnaies bimétalliques. Les Athéniens attendaient des circonstances exceptionnelles pour fondre de véritables pièces d’ors. Ces dernières avaient une valeur 12 à 20 fois supérieure à celle des drachmes. Une telle pièce était souvent rattachée à des besoins relatifs à la guerre. Le statère d’or grec du IVème siècle montre des détails assez élaborés mais ne présente toujours pas d’inscription.
La Gaule aborde elle-même son ère des monnaies en or et cela à travers la ville de Marseille. Au IVème siècle, cette partie du territoire est effectivement sous domination grecque. Deux siècles plus tard, on note une généralisation du recours à la pièce d’ or chez les Celtes de la Gaule. Les individus, qui ne sont pas rares à avoir des mines d’exploitation, frappent leurs statères en or. Les détails sont des reproductions de monnaies rapportées de la Macédonie par les guerriers ayant servi Alexandre le Grand comme mercenaires.
Rome, de son côté, ne pensait à la frappe que quand des butins suffisants étaient collectés. C’est donc sans surprise que l’émission d'une pièce d’or d’origine romaine antique est marquée par une certaine irrégularité. L’aureus est la première monnaie en or rattachée au nom de Jules César. Instituée comme monnaie standard de l’empire, cette pièce valait 25 deniers et équivalait à 8,16g d’or pur sans autre alliage. Les époques verront toutefois une variation du titre exact en or. Une baisse conséquente est notée entre la prise de la couronne par Auguste, puis Néron et enfin Caracalla. Il passe de sa valeur initiale à 7,79 g à 7,39g pour finir à 6,54. Une dépréciation du titre jusqu’à atteindre un plancher minimum. Ainsi, 5,83g seulement sont enregistrés sous Sévère Alexandre, entre 222 et 235. Les détails de la pièce d’or connue sous l’appellation aureus semblent plus élaborés et les inscriptions commencent à apparaître. Le Solidus prend le relais de cette monnaie en or, sous l’impulsion de l’empereur Constantin. Faisant un poids de 4,5g, il devient le nouveau standard de l’Empire. Ce serait de ce terme que le mot sou serait tiré. La monnaie elle-même a été caractérisée par un long maintien dans son utilisation. Le XIème siècle et l’Empire Byzantin seront encore témoins de sa circulation. Sa diffusion était justifiée par le désir de contenir une inflation galopante.