Détenir de l'or est-il risqué ?
Il peut paraître évident que lorsqu'on détient de l'or, on prend un certain risque. Le premier de ces risques est de se faire voler. Certaines personnes, un peu distraites, ne sont pas à l'abri de perdre l'or qu'elles transporteraient sur elles. Mais, par rapport au vol, y a-t-il plus de risques qu'en détenant des liquidités, susceptibles d'ailleurs de se déprécier rapidement; ou bien encore ce risque est-il plus grand que conserver des œuvres d'art, dont on aurait le plus grand mal à revendre ?
Face à ces questions, un conseil est souvent indiqué de détenir une partie de cet or, physiquement et d'utiliser des coffres virtuels, pour l'autre partie, qui pourrait trouver abri dans un autre pays, par exemple. De nos jours, les sites internet, français et autres, se font forts de vous tranquilliser en vous présentant ce genre de solution. Cependant, et c'est un second risque auquel on ne pense guère: l’État pourrait interdire, du jour au lendemain, la possession d'or par les particuliers ou, au mieux,les soumettre à un examen approfondi de leur situation. Ceci ne serait pas vraiment nouveau, puisqu'il faut pour s'en convaincre se souvenir qu'en 1933, Franklin Roosvelt interdisait cette détention d'or, sous peine d'amende et de dix ans de prison.
A cette époque, chaque propriétaire d'or se devait de rapporter son or aux autorités fédérales, lesquelles leur versaient une compensation forfaitaire, plutôt désavantageuse. Plus proche de nous, de 1981 à 1983, en France, on avait rétabli et renforcé le contrôle des changes et en même temps, lever l'anonymat sur l'or. Du coup, lors des contrôles, l'obligation était faite, au porteur d'or, de justifier de sa possession d'or, en avançant la preuve de la régularité de sa détention. Certes, de nos jours, ce contrôle des changes semble bien avoir disparu de l'Union Européenne, mais il n'est pas certain que son spectre ne soit pas au-dessus de nos têtes. D'ailleurs, le président du FMI, M. Strauss-Kahn ne l'a-t-il pas suggéré en octobre 2010 ? Et, tout dernièrement, en juillet 2011, une loi préconise que chaque personne qui détient des métaux ferreux et non ferreux, (donc l'or se trouve bien inclus) doit présenter le 31 janvier de chaque année, une déclaration qui fait apparaître l'identité et l'adresse des vendeurs. Où l'on constate alors que l'anonymat a fait long feu.
Et comme pour renforcer encore davantage cette loi, le Code Monétaire et Financier précise que l'achat de métaux ferreux et non ferreux d'un montant supérieur à 1000 euros, ne peut être effectué que par chèque, virement ou carte bancaire. Et de conclure que tout paiement au-delà de 1000 euros, n'est plus recevable en espèces. Finalement, la possession d'or ne semble pas être de tout repos, mais que les risques soulignés, à priori, n'empêchent pas encore l'extension de l'achat d'or de la part des particuliers. Comme on le voit, l'or exerce toujours, et malgré tout, autant d'attirance et, dans la conjoncture actuelle, il paraît fort probable que ce n'est pas prêt de s'arrêter.