Cours de l'argent : un métal rare au cours très secret
Face à une demande en argent toujours croissante, l'exploitation a bien du mal à suivre. Ce déséquilibre de la balance offre/demande entraîne fort logiquement une hausse des cours. D’après des études menées sur la consommation d’argent, les stocks seront épuisés d’ici une quinzaine d’années environ. Si les prévisions sont exactes, les réserves minières ne pourront plus approvisionner les différents secteurs en 2030. Il est important de noter que la quantité d’argent extraite annuellement s’élève à plus de 650 millions d’once, soit l’équivalent de 19 565 tonnes. Pas moins de 14 673 tonnes sont dédiés au secteur industriel et à celui de la bijouterie. Il faut donc dès maintenant tenter de trouver des solutions palliatives. Le seul moyen permettant de satisfaire les demandes émanant de ces gros consommateurs reste le recyclage des circuits électriques, des films, des prothèses dentaires ou autres objets renfermant une bonne quantité d’argent...
Malgré les efforts déployés par les sociétés spécialisées, ce procédé de récupération reste cependant sans grand succès. La quantité d’argent obtenue à partir de cette technique ne permet pas de combler la demande internationale. En effet, pas moins de 80% de la quantité d’argent traitée subissent une perte au cours de l’opération. Si aucune mesure n’est entreprise, la production mondiale d’argent restera déficitaire dans les années à venir. Selon les analystes du secteur, ce déficit a été déjà constaté il y a déjà une quinzaine d’années. Avec l’accroissement incessant de la demande internationale, et la production qui plafonne, la probabilité de voir la valeur de l’argent augmenter est particulièrement élevée.
La question qui se pose maintenant est : pourquoi le prix de l’argent est-il largement inférieur à celui de l’or ? La réponse est simple. Le marché de l’argent est en effet moins organisé que celui du métal jaune. En d’autres termes, il n’existe aucun cours légal. La fixation de son prix est assurée par quelques marchés boursiers tels que COMEX de New York et LBMA de Londres. Le prix de l’argent est, par ailleurs, maintenu artificiellement au moyen de contrats de pseudo-location conclus entre des firmes importantes et certains détenteurs d’argent métal, comme les banques. Ce type de contrat consiste à emprunter des lingots d’argent à certaines firmes afin quelles puissent les mettre en vente auprès du marché boursier et encaisser ainsi des bénéfices. En principe, les lingots d’argent doivent être impérativement remis à leur propriétaire à la fin du contrat de location. Il est cependant difficile pour ces firmes de fournir ces lingots à leur propriétaire, soit à la banque, vu la rareté de ce matériau. Comme aucune réglementation particulière n’est mise en vigueur dans ce type d’échange, les deux parties contractantes ont cette habitude de trouver des compromis.
Certaines formes de transaction, consistant à vendre de l’argent virtuellement, permettent également de maintenir le prix de ce métal à un niveau très bas. Ces types de contrat constituent un excellent moyen pour les différents acteurs du marché boursier de dissimuler la rareté de ce métal précieux. En effet, au lieu de livrer directement des lingots d’argent physique à leurs clients, les fournisseurs ne leur proposent que des titres de propriété. En termes plus clairs, ces clients détiennent des lingots d’argent qui n’existent souvent même pas. Ces détenteurs d’argent peuvent toutefois demander à tout moment la livraison physique de leurs biens. Le jour où les plus grands acheteurs d’argent métal décideront de réclamer leurs avoirs, la rareté de ce matériau se fera connaître. Les fournisseurs seront en effet obligés d’effectuer la livraison.
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