Les métaux précieux sont issus de l’espace – normal me direz-vous, puisque la terre elle-même est constituée d’un amas d’éléments stellaires – pourtant l’intérêt de ce constat réside dans le fait que les métaux précieux seraient arrivés après la formation de la planète.
Le Grand Bombardement
D’ailleurs, la Terre n’était pas le seul corps céleste constitué, en effet une partie de notre système solaire tel que nous le connaissons était déjà existante. Cette époque remonte à loin, les événements auxquels nous faisons référence se seraient déroulés il y a quatre milliards d’années. La période en question est désignée comme « Grand Bombardement Tardif », rien que le nom est accrocheur : vous en conviendrez.
Au cours de ce Grand Bombardement, nombre de corps tels que des astéroïdes, comètes et météores (ou plus précisément météorites car tel est le nom des météores franchissant notre atmosphère) ont abondamment bombardé notre vieille planète ainsi que Mars, Vénus et la Lune. Or, la Terre ne devrait pas contenir ni d’or, ni d’argent que ce soit en son manteau ou sa croûte terrestre pour la simple et bonne raison que ces métaux auraient du fondre quand le noyau est entré en fusion.
Un raisonnement théorique
C’est pourquoi cette théorie – car elle demeure au stade de théorie – a été soulevée par des géologues qui tendent à penser que seuls des objets célestes ont pu apporter le métal jaune et son homologue gris une fois le processus de solidification du manteau terrestre achevé.
Toutefois, cette théorie doit être relativisée car jusqu’à présent aucune roche sédimentaire analysée n’a révélé de traces d’or ou d’argent. Ainsi, il est possible que de nombreuses autres matières aient été précipitées sur Terre en même temps que l’or et l’argent mais pour l’heure, il ne s’agit que de conjectures.
La piste de la supernova
Il est intéressant de se pencher sur les atomes les plus présents dans l’espace : de l’hydrogène à 92%, pour le reste il s’agit d’hélium. Tout élément étranger n’est présent que dans des quantités infimes.
Parmi ces deux éléments que sont l’hélium et le fer, il convient de distinguer les éléments légers - issus de la fusion nucléaire donc des étoiles – des éléments lourds, qui proviennent des supernovas. Or, c’est de ces éléments lourds que l’or et l’argent font partie, au même titre que le platine ou le cuivre.
Après la survenance d’une supernova qui équivaut à la mort d’une grande étoile, les éléments lourds vont se condenser en un amas de magma et la décantation de ces éléments va aboutir au fait que les plus lourds restent au centre, donc dans le noyau tandis que les plus légers restent en surface. Ainsi, l’or et l’argent présents dans le noyau sont issus d’une supernova mais sont évidemment inaccessibles.
Des métaux précieux certes, mais inaccessibles
Ce qui nous ramène donc aux astéroïdes, formés par la rencontre d’éléments lourds et solides au moment de la formation du système solaire. Pourtant, contrairement à la Terre, on trouve de l’or et de l’argent au centre comme à la surface des astéroïdes du fait que, contrairement aux planètes le phénomène de différenciation qui sépare les éléments lourds des légers n’intervient pas. Ce qui explique que les métaux précieux que nous connaissons sont issus de ces derniers et ont été libérés au moment de l’impact avec la croûte terrestre.
Encore une fois, cela reste au stade des spéculations mais l’or et l’argent avec lesquels nous fondons nos pièces, bijoux et lingots seraient donc bel et bien issus des astéroïdes.